À la fin du XXe siècle, la drave tirait sa révérence. Ce dur et périlleux métier consistait à convoyer les pitounes (les billots de bois) via les rivières vers le fleuve Saint-Laurent. Il avait ses héros : les cageux, une cage désignant le rassemblement des radeaux formés par les pitounes. Ces étendues de billes de bois étaient retenues par une estacade (sorte de grand lacet de longs troncs reliés par une chaîne). Les draveurs, en véritables équilibristes, dirigeaient les troncs flottant à l’aide d’une grande gaffe appelée aussi tourne-billes. Au camp forestier, leurs collègues de l’équipe de bois carré (spécialisée dans l’équarrissage des billots pour en faire des pièces de charpente), s’appelaient les marqueurs (qui désignaient les arbres à couper), les piqueurs (armés de leur hache) ou encore les doleurs (ou « équarrisseurs », qui achevaient la taille des angles droits). En hiver, les glaceurs à chemin étaient chargés de verser de l’eau sur les chemins pour faciliter la glisse des traineaux…
Photo : Bibliothèque et Archives du Canada